Il colle de drôles de personnages sur les murs de Paris, côté Est de préférence. Rencontre avec Philippe Hérard, peintre et street artiste.

C’est l’histoire d’un peintre qui n’avait plus de galerie pour montrer son travail. « Alors j’ai décidé de coller mes œuvres dans la rue. J’ai besoin de l’oeil de l’autre. » explique Philippe Hérard, peintre depuis toujours et street artiste depuis 2009. Peut-être avez-vous vu ses « hommes bouées » ou ces drôles de silhouettes accrochées à la planète terre, sur les murs de Paris ou d’ailleurs ?
Habitant sur les hauteurs de Belleville, il colle, d’abord timidement, dans son quartier. « Au début, je ne signais pas et les gens s’interrogeaient sur Internet, qui est cet artiste ? » se souvient-il. Il apprécie les réactions du public via les photos de ses oeuvres publiées sur le web. « Je ne connaissais pas ce milieu. Je me suis pris au jeu. »
Raconter quelque chose

C’est au printemps, après avoir travaillé tout l’hiver, que Philippe colle ses œuvres. Il choisit souvent de longs murs pour former de véritables fresques élégantes et poétiques. Tous ses collages sont des originaux. « Je décline un thème fort. Il faut que ça raconte quelque chose.» précise cet artiste qui travaille dans la rue, au grand jour. « Je rencontre ainsi pleins de gens, qui s’arrêtent et discutent. C’est génial. »
Philippe continue son travail sur toile avec des thèmes « plus personnels, plus durs et là, avec une technique plus poussée. » Depuis novembre dernier, il travaille de nouveau avec une galerie : Le cabinet d’amateur dans le 11ème arrondissement de Paris.


Mais, souvent, tous les personnages de l’univers de Philippe Hérard quittent la grisaille parisienne pour des horizons lointains. Il confie ses œuvres à des voyageurs qui vont les coller à l’autre bout de la terre. Ainsi les habitants d’un village tibétain à 4800 mètres d’altitude ont pu admirer les hommes bouées « dans un endroit où la plupart des gens n’ont jamais vu la mer ! » dit-il en riant.
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