Visite du premier centre de réfugiés de Paris

Un centre d’accueil des réfugiés a ouvert depuis quelques mois, dans le Nord de Paris. Géré par Emmaüs Solidarité, il est structuré pour accueillir 400 hommes pour une durée courte. Visite avec Julien Beller, architecte.

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Un imposant chapiteau rayé se déploie le long du Boulevard Ney, Porte de la Chapelle à Paris. C’est le centre d’accueil des réfugiés ouvert en novembre 2016 et géré par Emmaüs Solidarité. Il accueille quatre cents réfugiés, des hommes seuls qui viennent d’Érythrée, du Soudan, d’Afghanistan et de Syrie. Depuis son ouverture, 5000 personnes sont passées par ce centre, en attendant de rejoindre des centres de demandeurs d’asile, en province. Les réfugiés y restent en moyenne dix jours et jamais au delà de quinze. Le centre est un lieu éphémère, sa fermeture est prévue dans un an.

Urgence

Sous la bulle chauffée, des hommes et quelques familles attendent en discutant assis sur des bancs, d’autres font la queue pour rejoindre les containers transformés en bureaux. Les migrants peuvent y faire le point sur leur dossier de demande d’asile. Ceux-ci peuvent aussi bénéficier d’une prise en charge médicale, physique et psychologique.

La création de ce centre a été décidée dans l’urgence de la crise migratoire par la Ville de Paris. Julien Beller, architecte de l’opération a eu juste trois semaines pour déposer le permis de construire et a du mobiliser beaucoup d’entreprises.

« Concernant la bulle, celle-ci est de 800 m2 au sol, 13 mètres de haut. Elle a été montée en 3 jours pour un coût de 600 000 €. » détaille-t-il. Les conditions de sécurité ont été étudiées pour que tous les occupants puissent sortir de la bulle en moins d’une minute en cas d’incendie ou de vent de plus de 100 km/h.

Huit secteurs de vie

Ce site, au préalable voué à transformation, appartient à la SNCF et est loué par la ville de Paris. A part, la bulle, le centre est constitué d’une vaste halle de béton, c’est le lieu principal où vivent les réfugiés. La halle est divisée en huit secteurs autonomes où l’on trouve des containers aménagés en chambres, un lieu de restauration, des douches et toilettes. Chaque chambre de 17 m2 bénéficie d’une petite entrée et accueille quatre personnes. A chaque secteur est attribué une couleur permettant aux habitants du centre de nationalités et de langues différentes de se repérer. La signalétique est particulièrement bien soignée.

Quatre à cinq cents bénévoles travaillent dans le centre sous la responsabilité d’Emmaüs Solidarité. Les occupants disposent d’un nécessaire pour la toilette, de nouveaux vêtements ainsi que de la possibilité de les laver. L’ensemble constitue un accueil digne. Mais ce qui semble poser problème* se situe à l’entrée du centre, car certains réfugiés n’y ont pas accès . L’association Utopia56, qui a oeuvré à Calais et Grande Synthe, gère, entre autres les files d’attente devant la bulle.

Lire le témoignage d’une bénévole pendant les fêtes de Noël.
https://blogs.mediapart.fr/la-chapelle-en-lutte/blog/190117/noel-au-camp-humanitaire-de-la-porte-de-la-chapelle-par-une-benevole-dutopia-56

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